Ma première réaction lorsque j’ai reçu les photos de ma conférence à la médiathèque de Bailleul de vendredi dernier, a été la déception.
Contre jour, surexposition, on y voit pas grand chose, me disais-je.
En tout cas pas ce à quoi je m’attendais: mon portrait en action devant un auditoire attentif. Ce qui a été ma réalité.Et ce à quoi je m’attendais retrouver dans les visuels envoyés.

Voir au delà.
Mais ce fut un résultat tout autre qui m’a été donné de voir. Alors j’ai regardé au delà de mes attentes, au delà de ce que je pensais de ce à quoi ça devait ressembler.
Et j’ai vu… Cette forme sombre au découpé escarpé d’une montagne dangereuse. Ce noir profond, le même que celui du tunnel que peut être celui du bazar dans lequel il est parfois complexe de plonger.
Et j’ai vu ce contraste lumineux d’où se détache ce slogan, singlant et fulgurant du Ciao au bazar. Comme un appel vivifiant à la liberté, à l’émancipation vis à vis de ces mécanismes et attachements obsolètes qui sauvent, certes un temps.
Un coup de frais, une invitation à la renaissance, un réalignement avec notre capacités de faire autrement pour guérir en profondeur nos manques existentiels.

Prendre du recul
Alors que j’intègre cette symbolique puissante de la lumière que peut être mon livre et ma méthode dans les encombres des doutes et des potentiels regrets que peuvent activer un tri fait à la légère, j’observe ma silhouette à gauche de l’image.
Quelque chose de souple dans la posture qui tient ce micro, bâton de parole, témoin d’un relais à transmettre.
Bien loin de ma frustration première je lâche mes attentes déçues et plonge complètement dans ces messages, ces symboles qui viennent me raconter quelque chose.
Tout d’abord de lever le nez du guidon. Prendre le temps de regarder au delà de ce qui est à voir. De trier et faire sortir ces résultats attendus préformés par mes attentes pour m’ouvrir à cet inconnu détenteur d’un cadeau plus grand que je ne pensais. Cadeau qui a le goût ce matin d’appartenance, de légitimité, de transmission, de guérison de soi, de l’autre…

Frustration salvatrice
Je ne me serais pas arrêter sur cette photo si elle avait été parfaitement en accord avec mes attentes. Du moins arrêter avec autant d’attention. C’est bel et bien ma déception frustration qui m’a fait m’arrêter. L’obstacle, le caillou dans la chaussure qui pique et qui change ma trajectoire prédite est salvateur.
Il sauve du cycle répétitif qui s’auto-argumente comme le seul et l’unique.
Parce que l’intime conviction que le hasard n’existe pas, j’ai chaussé mes lunettes pour regarder le sens, le message au delà de l’image.
C’est dans l’impasse, le manque, la surprise que la conscience de s’offrir d’autres opportunités se rappellent à moi (à vous ?)

Humilité

Encore une belle leçon… Tu n’as pas eu ce que tu voulais mais nous t’offrons plus si tu es à la hauteur de le voir.
Et vous? Comment faites vous pour chausser vos lunettes de recul et voir les cadeaux derrière l’obstacle?